L'Ordre Cistercien de la Stricte Observance, aussi connu comme Trappiste, est né en 1892 à la demande du pape Léon XIII. Il reconnaissait l'authenticité du désir d'une vie plus radicale dans les trois congrégations réformées de l'Ordre de Cîteaux et les invitait à bâtir ensemble une vraie charité. Le dynamisme missionnaire et les fondations nombreuses qui suivirent témoignèrent de la valeur de ce charisme propre.

Avec le Concile Vatican II, l'Ordre était invité par l'Eglise à se réformer, par une prise de conscience affinée de son fondement historique et évangélique dans un contexte de modernité. Les abbés de l'Ordre, réunis en chapitre extraordinaire, formulèrent ainsi notre charisme :

Depuis cinquante ans, la vie s'est pourvuivie, mais l'idéal décrit n'a pas changé. Une longue réflexion a permis l'approbation définitive de nos Constitutions rénovées en 1990, adaptées au fil des chapitres générau, notamment suite à celui de 2014 qui a vu la réunion des deux branches masculine et féminine de l'Ordre en un chapitre général unique. Cela soude notre fraternité, dans le respect des différences.

Ces dernières années, surtout depuis 1998 avec la célébration des 900 ans de la fondation de Cîteaux, la communion entre les différents ordres et congrégations de la famille cistercienne a été renouvelée. Tous nous sommes confrontés aux mêmes défis dans un monde peu propice à la recherche simple du Dieu simple, et si nos chemins de réponse conservent une légitime diversité, celle-ci n'est plus matière à réelle discorde. Progressivement, nous nous réapproprions de manière conforme à notre époque la Charte de Charité composée par Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour que les communautés n'aient entre elles que les liens d'une vraie charité évangélique.

Cet idéal n'est possible que s'il est vécu aussi à l'intérieur des communautés, et l'Ordre trappiste a reçu avec joie les appels de l'Eglise à une "spiritualité de communion", qui se traduit par un climat simple et fraternel entre nous, ce qui n'ôte ni les aspérités de la vie commune, ni le climat de silence et de solitude propice à la recherche de Dieu. Cette solidarité est aussi requise par la vie de travail et des exigences économiques parfois rudes, surtout depuis les confinements liés au Covid et les perturbations qu'ils ont entraînées. Nous partageons nous aussi la nécessité de travailler pour vivre, et de travailler ensemble !