Les étapes de la vie monastique

Mon cœur a soif de toi

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Un jour, tout devient clair. Ce qui était latent, ce qui imprégnait sa vie devient évident : je suis faite pour cela. Je serai heureuse toute donnée à Dieu, car c’est de cette manière-là que Dieu a envie de m’aimer. Certitude qui en rien ne contraint : Dieu m’aime et surtout Il m’attend quelque part.


Venez et voyez

Mais où est ce quelque part ? Alors commence une lente relecture de sa vie, où l’on se rend compte que depuis toujours Il voulait me faire part de Son Amour. Quels sont les points qui m’attirent ? Il faut se mettre en route et découvrir les innombrables richesses de l’Eglise, les multiples formes de vie consacrée qu’elle propose.


Regarder

Et une attire plus que les autres, a priori. C’est le moment d’aller voir de plus près. S’adresser à la Mère Abbesse, faire quelques séjours à l’hôtellerie, puis un séjour en clôture. Rencontrer la maîtresse des novices et s’entretenir avec elle. Prier et découvrir un quotidien. Découvrir une communauté avec ses richesses et ses pauvretés, ses caractères, et se sentir chez soi, ou pas.


Entrer

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Après un stage, si la regardante le demande et que la communauté est d’accord, on peut envisager une entrée. Mais rien n’a lieu dans l’immédiateté : « Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande » (Luc 16, 10), et il faut en premier lieu tenir ses engagements dans le monde, en terme d’études ou d’emploi. Des mois d’attente, où rien n’est joué, où comme au désert le désir grandit et mûrit.

La postulante demeure libre, elle ne s’engage pas : elle met son désir à l’épreuve du quotidien. Elle découvre mieux la règle et la vie commune, elle entre dans la vie et la prière communautaires.


Noviciat

Si elle persiste et le demande, si la communauté l’accepte, elle peut novicier. Elle prend l’habit : la robe, le scapulaire, le voile, la chape. Tous ses vêtements sont blancs, comme ceux de la fiancée biblique : quel que soit son âge, elle est jeune devant Dieu et la communauté. Ce temps de noviciat est un temps de maturation, plus long : il dure environ deux ans, alors que le postulat n’avait duré que deux mois à un an.


Les vœux temporaires

Au terme de cette période, si la novice le demande, on lui relit la règle. Si elle exprime solennellement son désir de s’engager dans cette voie, la communauté se réunit et vote : acceptons-nous que Soeur X s’engage dans la communauté ? Est-ce bon pour elle et pour nous ? Acceptée, la novice fait profession temporaire entre les mains de l’abbesse : elle s’engage pour trois ans dans les vœux d’obéissance, de conversion des mœurs et de stabilité.

En signe de son engagement, elle reçoit un scapulaire noir, une ceinture de cuir, mais conserve la chape et le voile blancs.


Les vœux définitifs

Trois ans plus tard, vient l’heure du grand engagement, irréversible : à nouveau la communauté se retrouve, et vote pour accepter la professe temporaire. Celle-ci, solennellement au cours d’une messe signe la cédule qui l’engage, la dépose sur l’autel et fait profession entre les mains de l’abbesse, devant l’Eglise en ses représentants. Elle quitte alors la chape pour recevoir la coule, vêtement du moine par excellence, avec ses longues manches, blanche chez les cisterciens. Elle reçoit aussi le voile noir. Elle est membre à part entière de la communauté et de l’ordre. Elle est maintenant totalement libre et disponible pour le chemin de sainteté vers lequel son désir, maintenant éprouvé, l’attirait.